L’année passée, on avait fait une première virée de ski de rando dans la Sierra ; on est revenu bluffé par les paysages, les contrastes, la vue sur le désert, le côté sauvage et la grandeur de cette chaine de montagne. Bien que la neige ne soit pas présente en grande quantité, on avait beaucoup aimé. Le week-end passé, on décide de repartir quelques jours dans la Sierra, sans grands espoirs au niveau de la neige ; après 10 jours en Colombie-Britannique, on doit réajuster nos attentes. Et pourtant, on a été déçu en bien !
Dans les Alpes, une journée parfaite de ski de randonnée rime avec bonne neige, soleil et itinéraire original et peu fréquenté (certains lecteurs se reconnaitront).
Dans la Sierra, en revanche, c’est un peu différent. Tout d’abord, il y a (presque) toujours du soleil, au point qu’on oublie parfois de regarder la météo. Deuxièmement, il y a si peu de monde, qu’on est même content de croiser des gens au parking pour discuter de l’itinéraire; pas de parking bondé du tunnel du Grand-Saint-Bernard ou de collants-pipettes pressés au col des Mosses.
Soleil et itinéraires peu fréquentés ; le paradis me diriez-vous ? En revanche, le gros point noir, c’est la neige ; le comble quand on fait du ski ! Soleil en permanence oblige, la neige n’est pas présente en grande quantité. Depuis 2018, la Sierra souffre même d’un manque de neige chronique, au point que les modèles climatiques prédisent que d’ici 2040, il y aurait environ cinq hivers consécutifs avec une couverture neigeuse faible à nulle.
Vous l'aurez compris, le véritable challenge est de trouver de la neige. D’ailleurs, s’il y a de la neige au parking, qu’il n’y a pas besoin de porter ses skis et que la neige est présente sur tout l’itinéraire, il y a de bonne chance que la journée soit réussie.
Pourtant, en décembre 2021, les choses s’annonçaient bien après qu’une tempête de neige recouvre la Sierra d’un épais manteau de 2 à 3 mètres d’épaisseur. Par contre, pas un flocon en janvier. Seulement quelques petits et maigres épisodes neigeux en février. Et en mars ?
Moi qui vous disais qu’il y a toujours du soleil, le week-end passé nous arrivons en plein pendant la tempête du mois de mars, c’était même la première fois que notre van roulait (ou plutôt glissait) sur la neige ; sans pneus d'hiver, ni chaines, on était les parfaits parisiens à la montagne.
Cette crachée de neige a fait notre bonheur et on s’est régalé de neige fraiche pendant ces quelques jours, ce qui était totalement inattendu ! En cherchant bien, en épluchant les sites, les topos et les rapports du Eastern Sierra Avalanche Center, il y a moyen de dénicher des pépites.
Il faut aussi reconnaitre qu’il faut un peu d’acharnement pour skier dans la Sierra mais comme l’a si bien dit John Muir : The mountains are calling and I must go. Sans oublier qu’il y a un côté fun et dépaysant, mais aussi une sorte de nostalgie qui nous rappelle les Alpes.
Pour finir, le must est la possibilité de se baigner dans des sources d’eau chaudes naturelles dans une eau à 38°C à 2000 mètres d’altitude avec vue sur les montagnes. What else ?
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