Des phoques curieux qui nagent dans le port, des lions de mer qui se languissent sur une bouée, des pélicans bruns qui volent au-dessus des palmiers et des baleines sur leur route migratoire: voici un court portrait des habitants à plumes et à poil de Santa Barbara.
En mars dernier, nous venions d’arriver à Santa Barbara, nous découvrions cette nouvelle ville; son architecture hispanique unique, son front de mer, son ambiance décontractée, son quai en bois datant du siècle passé et… sa faune si atypique, à nos yeux. Au programme: des baleines, des phoques, des lions de mer et des pélicans bruns.
Le détroit entre Santa Barbara et les Channel Islands est un des axes de passage principal des baleines grises qui migrent annuellement entre les côtes mexicaines et l’Alaska. On y trouve également de nombreux dauphins qui jouent à cache-cache lors des sessions de surf et des baleines à bosses qui aiment montrer leur nageoire dorsale.
Quant aux phoques, ils sont généralement visibles dans le port de Santa Barbara et parfois sur la plage à côté des badauds du dimanche. A San Diego, lions de mer et phoques peuvent être facilement observés sur les falaises à proximité du centre-ville de La Jolla. Ces animaux qui, en Suisse, paraissent très exotiques, sont ici monnaie courante et se fondent parfaitement dans le paysage californien.
Aujourd’hui, les eaux californiennes sont riches en mammifères marins et les populations sont stables. Pourtant, au cours du XIXè et XXè siècles, ces créatures poilues ont failli disparaitre. A Goleta, entre 1870 et 1890, en lieu et place de l’actuel campus de l’université de Santa Barbara, il y avait une station baleinière. Les baleines étaient tuées, dépecées et leur graisse bouillie dans des chaudrons. Imaginez une seconde: le sang, les entrailles et les os qui flottent autour de la station; une puanteur insupportable, la viande qui pourrit lentement sur la plage pour le plus grand plaisir des oiseaux marins et des requins.
L’huile servait à l’éclairage et au chauffage; les fanons à faire des corsets et des parapluies et la viande à la consommation. En d’autres termes, une méthode très destructrice pour obtenir l’ancêtre du pétrole. Difficile à croire que ce commerce juteux à durer jusqu’en 1972, date à laquelle la dernière station baleinière des côtes de la Californie a fermé. Avant les baleines, le même sort fut réservé aux lions de mer, aux phoques et aux loutres de mer; leurs peaux si précieuses étaient vendues au prix fort sur les marchés internationaux.
Revenons à nos habitants à plumes de Santa Barbara. Ici, pas de cygne, grèbe huppé ou autre colvert mais des pélicans bruns. Avec leurs larges ailes, leur bec caractéristique et leur vol majestueux, les pélicans bruns sont une espèce emblématique du littoral californien. On adore aller les observer au coucher du soleil, les voir plonger dans l’océan pour pêcher avec tant de dextérité et d’élégance. Entre deux séances de pêche, le pélican aime passer du temps à prendre soin de ses plumes qu'il enduit d'une huile protectrice sécrétée par sa glande uropygienne.
Côté montagne, on trouve également toute une ribambelle d'animaux sauvages plus ou moins sympathiques: le terrifiant mountain lion qui est un puma des montagnes dont la présence est avérée en périphérie de Santa Barbara, le serpent à sonnette qui siffle lorsqu'on est trop proche et qui se camoufle dans le feuillage et le mythique ours noir, très craintif mais pas dangereux.
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