Vivre en Californie et ne pas faire de surf est au même stade qu’habiter en Suisse et ne pas posséder de four à raclette ou ne pas faire de ski. En d’autres termes, c’est impensable ! Rapidement après notre arrivée, on a pris un cours de surf, dégoté deux planches et des combinaisons en néoprène, puis on s’est lancé dans le grand bleu… ou presque.
Une session commence toujours par observer les différents surfeurs déjà présents sur le site, en essayant de repérer ceux qui ont des planches un peu plus techniques que les nôtres, signe que ce n’est pas des 100% débutants. On observe aussi ceux qui ont l’air d’avoir le même niveau que nous ; est-ce qu’ils se font chahuter dans tous les sens par les vagues ?
Après la mise à l’eau et le petit frisson dû à la température de l’eau, s’ensuit la partie la plus physique: paddler. Il faut traverser le plus vite possible la zone où les vagues déferlent. Le but est d’atteindre la zone de waiting, qui comme son nom l’indique permet d’attendre LA vague; celle qui va déferler suffisamment lentement pour avoir des belles sensations.
Dans cette zone de waiting, on se met à califourchon sur la planche, ce qui offre une vue d’ensemble sur les vagues qui arrivent et sur les intentions des autres surfeurs (on est rarement seuls !). C’est toujours à ce moment que des idées noires traversent mon esprit; et si un requin blanc (très vorace) était là, juste sous ma planche ? Car oui, des attaques de requins blancs en Californie, ce n’est pas un mythe (tout comme les attaques de pumas dans les montagnes). Les statistiques montrent qu’il y a en moyenne trois attaques mortelles par année dans toute la Californie, ce qui n’est pas grand-chose quand on pense au nombre de personnes présentes sur l’eau en même temps mais you never know… Il y a sûrement plus de risques de mourir dans un accident de voiture que se faire croquer une guibolle par le grand blanc. Toujours selon les statistiques, il y a davantage d’attaques plus au Nord dans la région de Big Sur et Monterey qu’en Southern California, cela serait dû à une plus grande concentration de colonies de Lion de mer; des parfaits snacks pour les requins.
Revenons à notre histoire de vague. Quand on a réussi à choisir la bonne vague, ni trop grosse, ni trop petite, qui déferlent parfaitement et sans trop de mousse, il faut paddler le plus vite possible pour être à la même vitesse que l’onde et se lever rapidement sur la planche. Rester debout le temps que la vague déferle est un véritable challenge !
Une session de surf, c’est un peu comme une journée de ski de randonnée. On passe beaucoup de temps à remonter et peu de temps à descendre. La plupart du temps, quand on essaye de prendre une vague, soit on n’a pas assez paddlé et la vague nous dépasse, soit on se retrouve dans une véritable machine à laver en plein essorage. Par contre, quand on arrive à se lever et descendre la vague, les sensations sont encore plus incroyables qu’une descente dans une pente vierge avec de la neige poudreuse; c’est juste un peu plus bref !
Le surf est sûrement un des sports les plus ingrats qui puisse exister mais on s’est promis de ne pas se décourager et de s’accrocher coûte que coûte. Si on ne se met pas au surf en habitant à côté de l’océan, c’est certain qu’on ne va s’y mettre une fois de retour en Suisse. On essaye d’aller surfer au moins un soir par semaine. Notre plage fétiche est Mondos Beach; c’est surtout une plage spécialement adaptée aux débutants avec du sable et des vagues « faciles ».
En mai, on a été s’aventurer le temps d’un weekend à Pismo Beach pour taquiner les vagues de cette station balnéaire typiquement californienne où il est même possible de rouler sur la plage avec sa voiture. Les Américains sont friands de ce genre de beach-camping; ils s’installent sur la plage avec chaises, tables, pare-soleil, grill fumant et à grand renfort de musique, dans un rayon de 5 mètres autour de leur véhicule, le plus souvent un gros pick-up 4x4 qui arbore avec fierté de grands drapeaux américains.
En résumé, faire du surf en Californie, entre les palmiers et le coucher de soleil, est un must-do, ça fait partie du décor et de l’ambiance !
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