Il est 5h du mat’, nous sommes sur une plage déserte et paradisiaque d'une île sauvage, à environ 4 heures de bateau et une grosse journée de marche en autonomie de la région la plus peuplée et urbanisée des Etats-Unis et pourtant, pas une âme à l’horizon. Comme unique son, on entend le fracas des vagues sur le rivage et une légère brise qui souffle sur la dune de sable derrière notre tente. Tout d’un coup, un bruit troublant, grognant, perturbant se fait entendre. Robin, avec son calme légendaire, me réveille : "Je crois qu’il y a un problème".
"Un éléphant de mer de plus de 800kg est à côté de notre tente". Branle-bas de combat et réveil en sursaut ! On fait une évaluation très rapide de la situation qui s’avérait un peu critique mais pas non plus dramatique. On s’entend, ce n’est pas un ours polaire qui veut nous manger tout cru mais un éléphant de mer qui rampe maladroitement ; il n'est sûrement pas capable de monter sur un replat de plus d’1m (sans vouloir sous-estimer ses capacités). On décide donc de déplacer rapidement la tente et de se hisser sur la partie supérieure de la plage qui lui est inaccessible. Au pire, seule notre tente sera écrasée et ça sera une bonne raison d’en racheter une !
Au final, plus de peur que de mal, l’éléphant de mer nous trouvant un peu trop bruyant et agité pour une heure si tardive, il décide de s’éloigner un peu et de continuer sa sieste 50m plus loin. Il faut avouer qu'il n’ait pas été facile de se rendormir tout en sachant qu’il y a cette charmante créature à 50m… Le ranger qui nous avait accueillis la veille et qui nous avait donné la (longue) liste des règles à respecter ne nous avait pas prévenus d’une possible rencontre avec un pinnipède ! Bref, fin de l’anecdote.
Vous vous demandez à quoi ressemble un éléphant de mer ? Voici un de mes articles publié il y a quelques mois.
Quand on pense à la Californie, on a en tête Hollywood, le parc du Yosemite ou encore le Golden Gate Bridge; pas grand monde ne sait que cet état comprend également un archipel avec un total de huit îles dont cinq forment le Channel Islands National Park, un des parcs nationaux les moins visités des Etats-Unis. Une de ces îles se prénomme Santa Rosa et c’est une des îles les moins visitées du parc national le moins visité ; vous avez compris l’histoire… Il n'y a pas grand monde dans les parages !
Du 15 août au 15 décembre, il est même autorisé de dormir sur les plages de Santa Rosa et ça, c’est un must ; possibilités infinies, évasion et calme garanti (sauf à 5h du mat'). Néanmoins, il faut bien planifier son aventure et s'assurer que son itinéraire permet un ravitaillement suffisant en eau qui est le gros point noir de l'île, suivre les règles données par les Rangers, notamment stocker correctement sa nourriture dans un rodent-proof canister et posséder un Wag-bag, une sorte de sac où on fait caca à l'intérieur car c'est interdit de faire ça sur l'île !
Successivement habité par les Indiens Chumash, par des fermiers et éleveurs de bétail et par l’armée, ces îles sont dorénavant protégées et permettent aux visiteurs de découvrir à quoi ressemblait la côte californienne il y a plusieurs centaines d’années avant l’urbanisation galopante ; une côte sauvage, originelle et riche.
Ces îles sont totalement fascinantes et sont des lieux de reproductions pour de nombreuses espèces endémiques, notamment le renard gris insulaire qui est plus petit que le renard que nous connaissons. Cette espèce de renard est présente sur six des huit îles et chacune des îles possède sa propre sous-espèce distincte, chaque sous-espèce s’est adaptée à son environnement et possède ses propres caractéristiques ; les Channel Islands sont souvent nommées les Galapagos de Californie pour leur écosystème unique. Ces îles, dont Santa Rosa et San Miguel, sont également un lieu de reproduction pour les lions de mer, les éléphants de mer et les phoques; un véritable sanctuaire océanique !
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