Dans le Sud-Est de la Californie, en plein désert, on trouve le parc national de Joshua Tree connu pour ses arbres atypiques avec leurs branches ébouriffées. C’est cette destination centrale (toujours à l’échelle américaine) que nous avons choisie pour organiser un week-end de retrouvailles avec Natacha et Laurent qui viennent de Tucson en Arizona ainsi que Fred et Viviane qui habitent Los Angeles. Au programme: découverte du parc, grimpe et feu de camp sous le ciel étoilé.
Le parc national de Joshua Tree est situé à cheval entre deux déserts, celui du Colorado (aux altitudes basses) et celui de Mojave (dès 1000 m d'altitude). Qui dit désert, dit naturellement chaleur, par conséquent, la saison idéale pour découvrir ce lieu sans avoir à suer est de novembre à avril; le reste de l’année la température peut facilement atteindre les 45°C.
L'emblème du parc est le Joshua Tree, l'arbre de Josué, qui est une variété de Yucca qui peut atteindre jusqu'à 15 m de haut. Il peut vivre jusqu'à 200 ans et le tronc est constitué d'un dense réseau de fibres et non d'anneaux comme un arbre standard. Il est endémique du Sud-Ouest des Etats-Unis, on le retrouve en Californie, Utah, Nevada et Arizona. Le parc national de Joshua Tree possède la plus grande concentration de ces arbres in the world. Outre les arbres à Josué, on retrouve tout un éventail de cactus: ocotillos, chollas. Dépaysement garanti !
Le must d’un séjour à Joshua Tree est de dormir dans un des campings du parc, de passer la soirée autour d’un feu de bois et manger des marshmallows. En hiver, les emplacements sont à réserver à l'avance car la demande est forte. Dès le soleil couché, la température chute et mieux vaut avoir la grosse doudoune sous la main et le feu allumé pour se réchauffer.
Nous sommes restés deux nuits dans celui de Jumbo Rocks qui se situe au milieu de blocs gigantesques aux couleurs jaunes-oranges avec des formes les plus originales; le décor fait parfois penser à un western du siècle passé.
En hiver, quand la Sierra Nevada voit apparaitre une épaisse couche de neige et que les températures chutent, le parc de Joshua Tree se transforme en eldorado de la grimpe hivernale. C'est un spot mythique avec plus de 8'000 voies; du bloc, des voies de plusieurs longueurs, des moulinettes. Il y en a tellement que c’est difficile de savoir où donner de la tête.
On grimpe sur des gros blocs arrondis en granite granuleux riche en quartz de relativement bonne qualité avec des dalles, fissures et écailles. La grimpe est principalement du trad, il n’y a pas de spits et rarement des relais, ce qui pimente considérablement l’affaire! Il faut donc poser soi-même tous les points d'assurage, ce qui rend chaque voie plus difficile. Le territoire est gigantesque et on trouve toujours un secteur où l'on se retrouve seuls au monde.
Le parc est labellisé Dark Sky Park, c’est à dire qu’il y a très peu de pollution lumineuse et il est très aisé d’observer les étoiles, les planètes et la voie lactée, en particulier. C'est un endroit privilégié pour photographier le ciel. Après de nombreux essais, voici un de mes clichés de filé d'étoiles, pris avec un grand angle de 8mm et un temps de pose de 15 minutes.
Il y a également la possibilité de faire des randonnées; le Mount Ryan offre un panorama splendide sur le parc. A perte de vue, ce n'est qu'un paysage continu de montagnes arides.
Nous avons tous beaucoup aimé cette escapade au coeur du désert californien. Ce parc est dépaysant, surprenant, mystique; c'est un lieu qui mérite le détour pour l'originalité de ses paysages désertiques et c'est un incontournable pour tous les amateurs de grimpe.
Le parc fut d'ailleurs l'épicentre de la contre-culture californienne des années septante et était un lieu de rassemblement privilégié pour le milieu hippie de Los Angeles.
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