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Elodie

Ile de Santa Rosa: entre plages de sable et héritage culturel

Dernière mise à jour : 22 nov. 2021

Loin des paysages emblématiques et spectaculaires du Sud-Ouest des Etats-Unis tels que les parcs de Zion ou du Grand Canyon, la côte Pacifique offre des endroits plus discrets, moins opulents mais qui recèlent une richesse unique à ceux qui prennent le temps de la découvrir. Située à quelques encablures du continent, l’île de Santa Rosa est un de ces lieux.



Santa Rosa est une des îles qui composent le parc national des Channel Islands. En avril dernier, nous nous étions aventurés sur l’île de Santa Cruz où nous avions passés deux jours et qui nous a donné un premier aperçu. Conquis par la beauté brute des lieux, nous nous sommes promis d’y retourner et d’aller explorer une autre île; plus loin pour une expérience encore plus sauvage et inédite.


Après quelques heures de navigation sur une mer tourmentée et une rencontre extraordinaire avec un banc de plus d’une centaine de dauphins, nous sommes à peine une quinzaine de naufragés volontaires à mettre le pied sur l’île. Ce sont avec nos sacs à dos chargés de vivres et du nécessaire de camping que nous regardons la silhouette du bateau s’éloigner; il reviendra seulement 4 jours plus tard, si les conditions de mer le permettent…



Sur l'île, il n'y a pas de ravitaillement possible, ni de magasin mais un robinet avec de l'eau potable et un camping. Nous sommes accueillis par Ranger Dylan (c’est comme ça qu’il se présente). J’ai été surprise de voir qu’il porte un gilet pare-balles ainsi qu’un pistolet et un Taser à la ceinture. Bref, ça ne rigole pas. Je me demande si tout cet attirail n’est pas un peu exagéré au vu de la menace quasi inexistante qu’il y a sur cette île perdue; serait-ce pour asseoir son autorité ? Ou est-ce encore du show-off à l’américaine ? En tout cas, les règles sont claires: c’est against the law de nourrir les animaux sauvages présents sur l’île. On risque une amende salée si on nourrit le sacro-saint renard endémique des Channel Islands, que cela soit intentionnellement ou pas. Les déchets doivent être absolument ramenés sur le continent selon l’adage Pack it in, pack it out et gare à celui qui osera jeter un déchet personnel dans la poubelle des toilettes; c’est strictement interdit.


Outre les plages de sable blanc qui invitent à la baignade et la richesse de ses fonds océaniques, l’île de Santa Rosa a eu une histoire mouvementée. Sacrée pour les indiens Chumash, l’île a été habitée pendant des milliers d’années par des tribus amérindiennes et cela jusqu’en 1820. La datation au radiocarbone de certains de ces sites indique que les humains utilisent l’île depuis plus de 13’000 ans. Les Chumashs ont laissé la place aux explorateurs européens, aux missionnaires espagnols, aux baleiniers, aux militaires et aux éleveurs de bétails et cela jusque dans les années 1990. Aujourd’hui, il est encore possible de voir les vestiges de ces occupations qui ont marqué le paysage: les lignes de clôtures, le quai où le bétail était chargé et déchargé ainsi que les bâtiments qui font dorénavant partis du patrimoine culturel et historique.






Dorénavant, l'île a été inclue dans le parc national des Channels Islands afin que le public puisse randonner sur ces terres du bout du monde. Outre la mise en valeur des vestiges culturels et archéologiques, le parc national abrite un écosystème unique; les forêts sous-marines de kelp forment la base de la chaine alimentaire de ces eaux froides du Pacifique et attirent de nombreux pinnipèdes tels que lions de mer et phoques.


Alors que l’urbanisation grandissante a modifié durablement le paysage du sud de la Californie, le parc national des Channel Islands protège un environnement intact et non-perturbé destinés aux générations futures.




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