Avec 23'000 miles supplémentaires au compteur, notre van (alias notre tas de ferraille, comme on le surnomme) nous a accompagné aux quatre coins du Golden State, nous a fait découvrir des paysages époustouflants et nous a permis de dormir dans bon nombre d’endroits idylliques (ou presque…); en toute simplicité et liberté, et c'est ça qu'on aime !
Voyager en van est un subtil mélange entre liberté, minimalisme et luxe. Par luxe, je ne parle pas du faste de notre véhicule mais du luxe de ne rien devoir réserver, de planifier le minimum, de pouvoir dormir où on veut et à n’importe quelle heure et de se laisser porter par la magie de ces grands espaces (j’avoue que la traversée de Los Angeles dans les bouchons ne fait pas forcément rêver…). Le van est un mode de transport minimaliste; ça reste un véhicule de taille moyenne (à l’échelle américaine, bien sûr !), on passe inaperçu, c’est confortable et cela prend au maximum 2 minutes pour préparer l’intérieur pour y dormir.
En Californie, les distances sont grandes et il faut parfois rouler plusieurs heures pour atteindre notre destination. Le van nous offre une flexibilité unique; il est très aisé de partir la veille au soir, de conduire quelques heures, s’arrêter dormir et reprendre le volant le lendemain.
Est-ce facile de trouver un endroit pour dormir ?
Chercher un endroit où passer la nuit est très facile, ce n’est pas la place qui manque. Bien évidemment, il n’est pas permis de dormir hors des campings dans les parcs nationaux (sauf des rares exceptions comme le parc de la Death Valley qui permet de dormir sur n’importe quelle route de terre au-delà de 1 mile), sur les terrains privés et lorsqu’il y a un panneau qui interdit explicitement le camping ou le overnight parking.
En dehors de ces quelques exceptions, il est possible de dormir partout. Il y a même une application collaborative iOverlander qui propose des sites de dispersed camping; la vue est en général magnifique, le coin sauvage et c’est gratuit. Parfois, il faut faire preuve d’ingéniosité pour trouver un lieu où se parquer discrètement sans se faire pincer par la police; comme cette fois où on s'est fait déloger de notre emplacement par la voiture du Sheriff de Los Angeles à 1h du matin (oups...) !
En Amérique du Nord, contrairement à l'Europe, il y a très peu de méfiance à l'égard des camping-cars et vans aménagés, les interdictions sont rares et les véhicules récréatifs sont bien accueillis. Selon l’anthropologue Célia Forget, la raison réside surtout dans l'imaginaire collectif et l'utilisation de l'espace : « En Amérique du Nord, il y a une forte culture du tourisme automobile. De plus, le rêve américain a valorisé l’idée de réalisation par la route, avec les pionniers mais aussi tout le mouvement des beatniks avec Kerouac ».
Quel est le bilan ? Et si c'était à refaire ?
Avec une consommation de 15l/100km, notre van est un véritable gouffre à essence. Etre propriétaire d’un véhicule qui va souffler sa vingtième bougie cette année et avec lequel on roule énormément, ça coûte bonbon en frais de garage. A chaque service, on a quelques surprises. La maintenance de ce van est un sujet sensible entre Robin et moi alors je ne vais pas m’étaler davantage ! ;)
Malgré ces quelques soucis, découvrir la Californie en van est vraiment idéal, on a adoré. Si c’était à refaire, on achèterait certainement un van plus récent ou on réfléchira à la combinaison entre un bon véhicule 4x4 et une tente de toit mais avec le gros inconvénient que c’est difficile de passer inaperçu et on aurait une capacité de stockage réduite, notamment pour le transport de nos planches de surf.
Et pour les déplacements de tous les jours ?
On a choisi de vivre dans un quartier où tout est accessible à pied ou à vélo (vivons-nous vraiment aux Etats-Unis ??), comme les magasins, les cinémas, les lieux de sortie, le marché. Robin et moi allons au travail à vélo. A l’exception de nos sessions de surf qui nécessitent le transport des planches, on peut vraiment tout faire sans véhicule.
Est-ce qu'on va acheter un VW California hors-de-prix à notre retour en Suisse ?
Probablement pas. A moins de partir sur un voyage au long cours ces prochaines années, je pense qu'un van n'a pas forcément sa place en Suisse; trop de restrictions, trop d'interdictions, pas assez de liberté (freedom, freedom, y' know... ); de plus, les campings ne sont pas très glamours et trop chers.
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