Trouver un appartement figurait sur le haut de notre to-do list une fois sur place. Dans un premier temps, nous avons pris un studio sur AirBnB dans le but de nous loger et d’avoir le temps de trouver l'appartement de nos rêves ou plutôt un appartement pas hors-de-prix ! La Californie est connue pour des loyers relativement élevés et Santa Barbara pour avoir des loyers extrêmement hauts ; des prix qui feraient même pâlir les genevois.
Sur les documents que nous avons reçu de l’université, il était indiqué qu’il fallait compter au minimum $1800 pour un appartement 1-bedroom convenable et surtout que cela prenait en moyenne entre 4 et 10 semaines de recherche. L’idée de rester 2 mois dans nos valises et de ne pas être réellement installés ne m’enchantait guère.
Nous prenons le taureau par les cornes et commençons à écumer les différents sites de logements et le fameux Craiglist. Notre objectif était de trouver un appartement 1-bedroom meublé, dans un quartier sympa, proche des petits commerces, avec si possible un balcon ou une terrasse, une grande cuisine et surtout SANS moquette (en particulier celle avec des poils longs), revêtement très populaire ici mais dont l’hygiène laisse à désirer ; le tout avec un budget de maximum $2400.
On a vite revu à la baisse le critère de l’appartement meublé ; c’était mission impossible. De plus, on s’est fixé un minimum de $2000 car en dessous, c’était introuvable, insalubre ou louche.
Les deux premières visites sont un peu particulières ; pas de Real Estate Agent en veston-cravate mais sur la poignée se trouve une lock box dans laquelle il y a une clé, la régie nous a donné un code et nous pouvions nous rendre comme bon nous semble faire la visite. L’appartement était charmant, style architecture hispanique avec beaucoup de cachet, de jolis parquets, une petite terrasse et une vue sur les montagnes. Nous étions comblés ! Aurait-on déjà déniché la perle rare ? Au moment d’envoyer notre candidature, on voit que les commentaires des locataires sur la régie sont très mauvais ; régie injoignable s’il a des problèmes, pas d’eau chaude pendant 4 jours, pas d’électricité et j’en passe. On est un peu refroidis mais on postule quand même.
On visite d’autres appartements qui ne nous conviennent pas ; peu lumineux, aucun charme, avec de la moquette (rédhibitoire)… On voit rapidement qu’en passant via une régie, c’est compliqué. On nous demande notre Social Security Number (une sorte de numéro qui nous identifie aux Etats-Unis) mais nous ne l’avons pas encore. La régie demande également un Credit History mais nous n’avons pas encore de cartes de crédit américaines. C’est pareil pour le Background Check, impossible pour eux d’en faire car nous n’avons pas le Social Security Number.
En résumé, notre profil n’est pas très vendeur ! Sans appartement, pas d’adresse, donc pas possible d’avoir ni de SSN, ni de compte bancaire mais il faut le compte bancaire pour trouver un appartement. Bref, c’est un peu le serpent qui se mort la queue.
Le lendemain, on fait encore une visite d’un appartement qui se trouve dans un charmant quartier entouré de beaux pins centenaires. Nous sommes accueillis par Helene, la propriétaire des lieux avec qui nous avons un bon contact. Elle nous explique que les derniers locataires étaient suisses, qu’ils faisaient un post-doc à UCSB et qu’ils étaient vraiment awesome ! ; rien que le fait d’être suisse, on marque des points !
L’appartement correspond exactement à ce qu’on cherche ; il est lumineux avec une belle cuisine, il y a une terrasse, est proche de toutes les commodités et il y a même un place de parking off-street ; le tout pour la modique somme de $2200 par mois. Helene comprend bien que nous n’avons ni SSN et ni Credit History mais cela ne lui pose aucun problème. 3 heures après la visite, elle nous rappelle et nous confirme que nous avons l’appartement. Il nous aura fallu 48 h après le début de nos recherches pour trouver un logement !
Nous avons l’appartement mais il y a un bémol ; il faut un délai d’environ 4 jours pour rapatrier l’argent de notre compte bancaire suisse sur notre nouveau compte américain, afin de pouvoir payer le premier loyer et déposer la caution. Aucun souci pour Helene qui nous a déjà donné les clés avant même qu’elle reçoive un seul centime de notre part. No worries, take your time. # Confiance.
Bref, une situation qui pourrait difficilement se produire en Suisse !
Vu que l’appartement n’est pas meublé, nous faisons le lendemain une expédition chez le leader mondial des meubles en kit. En 3h et sans folie acheteuse, on est sortis (en comptant le Kannelbular et le fameux Hot-Dog) avec tout ce qu’il fallait pour notre appartement. On est conscient que ce n’est pas la solution la plus écologique mais elle a le mérite qu’elle soit pratique ; tout rentre dans une grosse voiture.
Intéressant! J'ai habité 2 ans à Chicago avec ce même visa; le prix des loyers en Californie me paraît hallucinant... Mais hé, c'est Santa Barbara... À Chicago, pour un one bedroom (SANS moquette) assez spacieux, on payait 980 $/mois. Pour les meubles, on était aussi passé par Craigslist, et ça a été très facile de tout revendre deux ans après sur Facebook market. Bonn emménagement!