Nous avons quitté la Suisse, avons fait le Tétris pour faire rentrer toutes nos affaires dans 5 valises, dit au-revoir à nos amis et à notre famille et nous nous sommes envolés dans un avion presque vide au pays de l’Oncle Sam pour commencer une nouvelle aventure, un grand saut dans l’inconnu, la tête remplie d’images et de noms qui font rêver : Yosemite, Big Sur, Los Angeles, Lake Tahoe ou encore Mammoth Mountains.
On a troqué les pantalons de ski contre les shorts, le lac Léman contre les plages du Pacifique et les cimes enneigées contre les montagnes arides de Santa Ynez. Le décor est planté, nous sommes bien à Santa Barbara.
Dans les faits, on a surtout : passé en revue toutes les annonces de Craiglist (l’Anibis local) pour chercher un appartement, tenté d’obtenir un Social Security Number, rempli les formulaires pour repasser notre permis de conduire américain (ce n’est pas une blague !), rempli d’autres formulaires pour que je puisse avoir mon autorisation de travail, ouvert un compte bancaire, cherché un van et essayé de comprendre comment fonctionne les assurances américaines. Bref, tout n’est pas forcément évident !
Cela fait depuis le mois d’octobre que nous avons commencé les démarches administratives; s’expatrier aux Etats-Unis, c’est se perdre dans une forêt de sigles et de formulaires aux noms obscurs : DS-2019, I-765, I-94, DS-160… Dès lors que l’on veut rester légalement plus de 3 mois aux Etats-Unis, il faut demander un visa auprès de l’ambassade américaine à Berne. Dans notre cas, nous partons avec un visa de la catégorie J qui inclut, entre autres, les chercheurs post-docs. Les J sont des visas de non-immigrants, c’est-à-dire que notre séjour est temporaire et limité à 2 ans ; sont considérés comme immigrants ceux qui possèdent la fameuse Green Card.
Avec Robin, nous sommes donc respectivement J-1 et J-2. Les J-2 sont en quelque sorte les J-1 + 1, une sorte d’extension du J-1. Dans le jargon, cela s’appelle les dependent, cela inclut les enfants et l’épouse du J-1. Bref, cela met un coup dur au féminisme de partir à titre d’épouse dépendante mais au moins nous pouvons vivre cette nouvelle aventure ensemble !
Un des avantages du visa J-2 est qu’il me permet de travailler légalement aux Etats-Unis. Histoire de faire durer le plaisir des démarches administratives (et des obscurs formulaires), je ne peux pas obtenir automatiquement le permis travail mais je dois en faire la demande et remplir le fameux formulaire I-765 que j’ai mis 3 jours à remplir correctement et à inclure la vingtaine de justificatifs et de pièces jointes.
Inutile de dire que toutes nos démarches ont été perturbées par le Covid. En effet, depuis le mois de juillet 2020, toutes entrées aux Etats-Unis depuis l’un des pays de Schengen est suspendue pour le tourisme ainsi que pour la majorité des visas immigrants et non-immigrants, sauf pour une petite partie des visas de la catégorie J, dont les post-docs ! En résumé, on a vraiment eu de la chance ! Lors de notre visite à l’ambassade américaine de Berne, nous avons donc reçu une National Interest Exception qui nous permet de nous rendre aux Etats-Unis malgré la fermeture des frontières.
Comentarios