Suite à mon premier article sur les Coffee Roasters, rentrons dans le vif du sujet et passons aux choses sérieuses. Déguster des cafés, c’est bien mais boire de la bière et du vin, c’est mieux.
Je n’ai jamais vraiment aimé la bière. Jusqu’à peu. C’est sûrement que je n’ai jamais bu les bonnes bières. Je préférais plutôt celles aromatisées aux fruits, plus sucrées que houblonnées ; en soit, pas vraiment de la bière. Je considérais ce breuvage comme fétide, dénué de toute finesse et je l’associais plutôt aux ouvriers sur un chantier ou aux camionneurs tatoués sur une aire d’autoroute qu’à une boisson savoureuse et goûteuse. Bref, je n’ai jamais vraiment été attirée par le houblon, jusqu’au jour où…
Je découvre les bières dites artisanales faites avec des produits sélectionnés, brassées localement, stockées dans des jolies bouteilles aux étiquettes hétéroclites et parfois surprenantes. Ces dernières années, les brasseries artisanales ont fleuries les unes après les autres en Suisse romande.
L’émergence de ces brasseries en Suisse vient directement des Etats-Unis et plus précisément du Nord de la Californie. Les premières brasseries qui ont lancé la mode des bières artisanales, les fameuses Craft Beers datent des années 1970 et 1980 ; l’essor s’est vraiment produit dans les années 1990 et cela a littéralement explosé ces vingts dernières années; au moment où les brasseries artisanales faisaient leurs arrivées en Suisse. Selon les chiffres, il y aurait plus de 1000 brasseries artisanales dans tout l’Etat de Californie et même dans des régions typiquement viticoles comme la Napa Valley ou la région de Santa Ynez.
Avant d’arriver aux Etats-Unis, j’ignorais tout de la culture de la bière américaine. Je connaissais la Budweiser et la Cors Light mais cela s’arrêtait là. Lors de nos dernières vacances aux States en 2019, nous avions visité principalement l’Utah ; cet Etat du Sud-Ouest habité par les Mormons où l’alcool représente le Mal absolu et où il est impossible de s’asseoir sur une terrasse pour déguster une bonne bière après une journée de rando. Les seuls bars qui servent de l’alcool sont entourés d’un grillage et il faut montrer patte blanche à l’entrée ; cela m’avait tellement surprise, que l’on n’avait pas insisté davantage.
En Suisse, les brasseries se situent plutôt à l’extérieur des villes, souvent en campagne et revendent principalement leurs produits dans des épiceries, bars et restaurants mais il est rare de pouvoir consommer ce breuvage céréalier directement sur place. En Californie, c’est très différent ; la brasserie est le lieu de production, au centre-ville, mais c’est également l’endroit où l’on se rend pour boire un verre, manger un hamburger, des tacos ou encore un plat végétarien. Toutes les brasseries ont souvent une carte des mets bien sympathique avec des produits locaux.
A Santa Barbara, une ville d’un peu moins de 100'000 habitants, on trouve tout de même cinq brasseries et elles ont toutes leurs caractéristiques. On a été en tester trois différentes ; notre préférée est la Third Window Brewery, qui prend place dans une ancienne ferme à la décoration type industrielle soignée, avec une cour intérieure où l’on peut se prélasser tout en dégustant un hamburger avec de la viande bio. La Topa Topa Brewery est également une valeur sûre ; savourer des tacos avec une Mexican Lager est un véritable régal.
American Pale Ale, India Double Pale Ale, Hazy IPA, West Coast Pale Ale, Mexican Lager, American Lager; on trouve généralement son bonheur !
Bien qu’ayant habité plus de deux ans à Sion, région viticole par excellence et dans l’Est Lausannois, aux portes du Lavaux, je n’ai jamais vraiment été séduite par le vin. Pourtant, après la bière, le vin est une boisson importante en Californie. Les bars à vins (tout comme les brasseries) se remplissent dès 15h et ne désemplissent pas jusqu’à la fermeture vers 21h; c'est n'est donc pas des lieux de débauche mais de dégustation ! La boisson de Bacchus remporte un franc succès auprès des Californiens et on se devait d’aller tester tout ça. On a été faire un tasting à la Municipal Winery. Alors que Robin a apprécié le vin, j’ai été charmée par l’ambiance et la décoration faite de bric et de broc aux couleurs flashy et dans un décor entouré de palmiers. C’est raffiné et frenchy.
L’Amérique est remplie de ces contrastes fascinants ; d’un côté, aller chercher de la junk-food au volant de sa voiture sur-dimensionnée et de l’autre, boire du vin dans un cadre élégant et coquet. Culinairement, toutes les fantaisies sont permises ; on a goûté au Frosé. C’est une sorte de rosé, version Granita. Les ayatollahs du vin prendrait certainement cette variation pour de l'hérésie mais, croyez-moi, cela vaut le détour !
On a encore beaucoup de choses à découvrir !
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